Si, se souvient une conductrice, au temps de Michel Dinet, le ticket d’accès à un bus Ted était à 1,50 € et le président du conseil général militait en faveur d’un bus matin et soir pour desservir chaque village du Toulois, les choses ont changé.

Tout d’abord, le prix du ticket. Car d’1,50 €, le tarif est monté à 1,70 €, puis 2,50 € il y a quatre ans et enfin, au 1er juillet de cette année (c’est-à-dire vendredi) 2,75 €. Soit une hausse de 10 % sur le ticket unitaire. La formule dix trajets augmente d’1 €. Les vingt passent à 2,40 €. L’abonnement mensuel de 38 € sera à 41,80 €. Seuls les bénéficiaires du RSA, leurs ayants droit et les personnes âgées percevant l’allocation de solidarité ont droit à la gratuité des transports.

Routes ou rails

Marine, une Touloise de 16 ans, prend le bus pour aller à Nancy deux à trois fois par mois. A la rentrée, ses trajets seront quasi quotidiens puisqu’elle y sera scolarisée. Cette augmentation, elle l’a apprise via les réseaux sociaux et les commentaires de ses amis sur cette hausse. « A ce rythme, prendre le bus deviendra inabordable d’ici quelques années ! », commente-t-elle, se faisant la voix de ses connaissances.

La jeune fille se demande d’ailleurs si elle ne va plutôt préférer le train. « Avec la carte Multipass (NDLR, proposée par le conseil régional), un trajet Toul-Nancy coûte 3,50 € et c’est plus rapide ! » Cette augmentation raviverait-elle cette « concurrence » entre l’offre départementale de transport sur route et l’offre régionale sur rails ? Quoi qu’il en soit, Marine fera le plein de voyages en créditant sa carte avant ce 1er juillet fatidique.

Transports Ted dans le Toulois : ces lignes bientôt en vacances…

Il est un autre sujet qui suscite une vive réaction chez les usagers des transports départementaux Ted : la suppression de certaines lignes durant les vacances. A l’image des précédents congés d’avril, les lignes R450 (Toul-Vaucouleurs) et R420 (Villey-saint-Etienne-Nancy) ne seront pas desservies en juillet et août.

« Ça râle dans les villages », commente une conductrice de bus, forcément en première ligne pour recevoir les réclamations. Elle explique qu’il existe bien un service de transport à la demande pour pallier l’absence de passage mais, paradoxalement, il lui est déjà arrivé de transporter une seule personne à bord de son véhicule de 65 places… Autre solution : le taxi. Deux de ses voyageuses handicapées se rendant de Choloy à l’ESAT d’Allamps devront, cet été, prendre un taxi pour se rendre à leur travail. « Pour elles, c’est moins économique que le bus. »

Stéphanie MANSUY